Terrine, civet et texte en gelée

Pour la première de l’Ogrilogie, l’équipe vous propose sa terrine périphérique, un civet bio à la sauce chercheur et, pour le dessert, la gelée de texte accompagnée de son calva d’ogre. Nina Leger est le premier Ogre du jour et les ogrions étaient au complet. Merci à Antoine Simms pour la prise de son !
Repas complet (28′)

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I. Terrine périphérique (7′)

L’Ogre (Nina) choisit une citation courte. Il remplace trois mots de cet extrait par des périphrases, puis transmet le texte modifié à un deuxième joueur (Cyril). Celui-ci choisit, à son tour, trois mots qu’il périphrase. Il transmet à un troisième joueur (Louis D.) qui réalise la même opération. Puis ce troisième joueur transmet la phrase à un quatrième (Corentin), dont la tâche est de retrouver la phrase initial en déchiffrant les périphrases.

II. Civet bio à la sauce chercheur (13′)

L’Ogre impose une famille d’objet. Trois des ogrions doivent écrire l’autobiographie d’un objet appartenant à cette famille. Cyril, Louis D. et Louis J ont eu à choisir, pour cette fois, un objet de chercheur.

III. Texte en gelée et son calva d’ogre (8′)

L’Ogre choisit un extrait de texte d’un auteur connu, qu’elle lit aux ogrions. Ceux-ci doivent relever des indices pour tenter finalement de proposer une hypothèse. Puis l’Ogre propose trois noms et vient le moment où chacun doit choisir…

Voici, pour l’auditeur, le texte proposé par l’Ogre :

«- Gineston, les preuves de l’existence de Dieu?
– M’sieu, je ne sais pas, il manque des pages dans mon livre.
– Badigeot?
– M’sieu, il y a le consensus omnium !
– Ce qui veut dire ?… (Le professeur prend les poses de Socrate accouchant son génie.)
– Ce qui veut dire… – Pitou, souffle-moi donc!
– Ce qui veut dire (reprend le professeur aidant le malade) que tout le monde est d’accord pour reconnaître un Dieu?
– Oui, m’sieu.
– Ne sentez-vous pas qu’il y a un être au-dessus de nous?»
Badigeot regarde attentivement le plafond ! Rafoin y a lancé le matin un petit bonhomme en papier qui pend à un fil au bout d’une boulette de pain mâché.
«- Oui, m’sieu, il y a un bonhomme là-haut.
– Bonhomme, bonhomme (dit le professeur qui est myope et n’a pas vu ce qui pend au plafond), mais c’est aussi le Dieu de la Bible. Sa droite est terrible !»
Le mot ne lui a pas déplu, cependant.
«J’aime cette familiarité, tout de même», disait-il en sortant de la classe. «Il y a un bonhomme là-haut !…
Ce cri d’un enfant pour désigner Dieu !»
Il en a parlé en haut lieu.
«Qu’en dites-vous, monsieur le proviseur ? N’est-ce pas l’enfant qui ne sait rien, parlant comme le vieillard qui sait tout ? – Oui, il y a un bonhomme là-haut !»
À la classe suivante il s’adresse de nouveau à Badigeot et commence en lui rappelant le mot :
«- Il y a un bonhomme là-haut ?
– Non, m’sieu, il n’y est plus. Il tenait mal et il est tombé.»

L’Ogrilogie, une émission produite par Nina Leger

Ogrilogie [ɔgrilɔʒi] : n. f. Science flasque ayant pour objet la langue française, qu’elle (mal)traite de manière méthodique. Cette sous-discipline oulipienne et entérite de la gastronomie procède en trois temps : entrée, plat, dessert. De nos jours, cinq individus pratiquent l’Ogrilogie. Parmi eux, un ogre est désigné à chaque émission pour édicter les règles et veiller à ce qu’elles soient respectées.