Entretien avec Bruno Serralongue 1/2

Première partie d’un entretien avec Bruno Serralongue, entre les bruits de verres et de théières, le photographe nous présente les enjeux qui traversent son travail depuis les débuts de sa carrière. En parcourant des terrains a priori destinés au photojournalisme muni d’une chambre photographique, il nous offre une appréhension singulière du réel et de ses représentations. En opérant ainsi un décalage, un contre temps, inscrit au cœur de la démarche dès le dispositif, il interroge également notre rapport à la mémoire médiatique : finalement que reste-t-il de ces événements et qu’est-ce qui se dissimule derrière leur (sur-) exposition ?

Qu’est-ce que la pratique artistique a à nous apprendre de notre rapport au flux d’images médiatiques ? De quelles façons éclaire-t-elle les processus de fabrication et d’avènement de ces images ? Comment parvenir à se placer à contre courant au sein de ce flux ?

Autant de questions que nous tenterons d’aborder au cours de ces deux épisodes, du projet aux aspects plus techniques de la démarche, des premiers faits divers couverts à Nice jusqu’aux séries de Calais ou Notre-Dame-des-Landes.

Une série de Bruno Serralongue consacrée aux fêtes de villages est actuellement visible à la Galerie des Galeries, à Paris, jusqu’au 25 février 2018, d’autres œuvres seront présentées cet été au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles au sein de l’exposition Resist!.

Vous pouvez également consulter son site internet, où vous trouverez le très beau texte du philosophe Pierre J. Truchot, ainsi que le site de la galerie Air de Paris qui représente Bruno Serralongue à Paris.

Illustration : No Passaran’, Poste de gué de la gendarmerie nationale dominant les voies ferrées du site Eurotunnel afin d’empêcher l’intrusion des migrants, Coquelles, 25 janvier 2016, tirage jet d’encre sur papier Baryta Photographique Canson, collé sur aluminium, Capot Altuglas, 126 x 157 cm.

Musique additionnelle : Amon Tobin, « Nightlife ».