L'Identité nationale

L’identité nationale, dans la série des débats sclérosés, ça se pose là. C’est facile en même temps, on emploie des grands mots compliqués, on crée un nous, un vous, et d’une pierre deux coups. On met aussi une majuscule à la Nation, on lui oppose un eux, de préférence islamique, et tout de suite on se représente un attentat et des voitures brûlées. C’est vraiment magique, l’identité nationale. Et puis ça fait du bien quand même, un petit débat, après tout, les vieilles lois commençaient à perdre de leur force. Mais ce vaudou en politique, ce n’est pas toujours très efficace. Là, c’en est plutôt triste, avec ces nationalismes qui ont besoin de proclamer la nation pour la faire exister. C’est beau et tragique. Quoiqu’un peu pathétique. En tout cas, l’identité nationale, c’est quand même bien pratique. Ça évite de s’embarrasser à chercher des moyens de faire cohabiter toutes ces cultures qui habitent la France. L’universalité dans la singularité, selon Hegel. On va plutôt la jouer Nietzschéen pour le coup, cette idée, elle est morte.

Ces recettes ne fonctionnent pas de toute façon. On devrait tous se reconnaître dans ce beau portrait de la France, sans remarquer l’amalgame à la Barrès entre nation et xénophobie, mais le Français pur bœuf, nourri aux Lumières, saura faire la différence. Ah oui ?

Et de conclure : « que Paris est laid, quand il se croit français ! ».