There is no alternative !

Comprendre l'économie et les économistes, pour éclairer l'actualité.
Une émission produite par Nathan Vieira.

There is no alternative ! n°611 mars 2015

Les politiques non conventionnelles (2/2)

Une émission de et .

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Lino et Quentin vous proposent le deuxième numéro de TINA sur les politiques monétaires non conventionnelles. Quels sont les effets à attendre du plan Draghi annoncé le 22 janvier et ayant débuté ce lundi 8 mars? L’exemple japonais a-t-il été probant?

 

Dans une situation normale, la théorie quantitative de la monnaie postule que l’inflation est avant tout provoquée par la croissance de la monnaie circulation, « l’inflation est partout et toujours un phénomène monétaire » (Friedman). Dans une situation de crise, on se retrouve en trappe à liquidité – la croissance de la masse monétaire devient indépendante de la croissance des prix.

Dans un contexte d’interdépendance des économies, des politiques monétaires indépendantes impliquent pour un pays de laisser flotter son taux de change. C’est le triangle d’incompatibilité de Mundell : il est impossible d’avoir des politiques monétaires indépendantes, un taux de change fixe et une parfaite mobilité des capitaux. Avoir deux des trois sommes du triangle implique d’abandonner le 3e. Le mécanisme d’ajustement du taux de change par rapport aux évolutions du différentiel de taux d’intérêt entre deux pays de monnaies différentes est appelé parité des taux d’intérêt (cf. page wikipedia « interest rate parity ») (1) (2)

Une dépréciation a comme effet de favoriser la compétitivité d’une économie. C’est une rengaine bien connue : l’euro fort nuit à la compétitivité de l’Europe et plus particulièrement de la France. Selon cette logique, laisser se dévaluer une monnaie rendrait une économie plus compétitive, donc réduirait son déficit commercial (ou accroît son excédent commercial) ce qui est vecteur de croissance.

(1) Pour les curieux je vous propose un petit exemple pour comprendre. Vous voulez placer 1€ et vous avez le choix entre le marché européen et le marché américain. Le marché européen rapporte 2% alors que le marché américain rapporte 10%, ce sont des rendements assurés. Imaginons que le taux de change Euro/Dollar est de 1.2, i.e. que 1€=1.2$. Alors, si vous placez sur le marché européen, vous disposez dans un an de 1.02 euro. Si vous placez sur le marché américain, vous devez d’abord convertir vos euros en dollars, donc vous entrez sur le marché avec 1.20 dollar. Une fois placés, vous avez au bout d’un an 1.2*(1+10%)=1.32 dollar. La théorie de la parité des taux d’intérêt souligne que si le taux de change ne s’ajuste pas à la baisse jusqu’à atteindre 1.1 (1.32/1.20), i.e. qu’un euro vaudra seulement 1.1 dollar, alors vous pouvez devenir indéfiniment riche en empruntant à taux faible (euro) et plaçant à taux fort (dollar) puis reconvertir sans perte de valeur vos euros. Pour éviter une telle situation (dite d’arbitrage favorable parce qu’on peut s’enrichir indéfiniment sans aucun risque comme les rendements sont certains), il faut que le différentiel de taux d’intérêt (+8% pour les États-Unis) soit compensé par une évolution approximativement opposée du taux de change (-9% pour le dollar).

(2) Pour les encore plus curieux, vous pouvez consulter le rapport du CAE « L’euro dans la Guerre des Monnaies » ou un article qui sortira en Juin dans la Revue « Idées » (disponible sur Cairn) intitulé « Aux limites des politiques monétaires…» écrit par un certain… Lino Galiana (oui je me fais de la pub, et alors !)

Commentaires

Un commentaire

  1. Pelletier dit :

    Félicitation, très belle émission claire et pédagogique

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Émission précédemment (co)produite par Lino Galiana.