Errance vous ment

Mon micro dans la main je suis prête à capturer les sons impromptus, les sons attendus, ceux que l’on n’écoute pas comme ceux que l’on entend trop. Chacun des petits événements sonores que j’enregistre me prend à la gorge, me souffle une idée. Ce soir, je crée.

Je chasse les sons, sous les yeux intrigués de la foule, accroupie au dessus de cette bouche d’aération, le micro collé contre une gouttière. Patienter, de longues minutes, pour qu’enfin les moteurs se taisent et laissent s’épanouir un grésillement. Et parfois, jouer soi-même, lancer un caillou pour l’entendre rebondir contre le goudron, poser l’enregistreur sur le bord d’une fenêtre et s’éloigner pour siffler dans les échos de la ville et faire croire à un passant rêveur. Errance vous ment.