Portraits urbains radiophoniques, rêveurs et géographes…
Une émission produite par Maé Burlat.
Au matin je rejoins la foule. Je m’y résigne, comme on se résigne à ouvrir les yeux au réveil, comme on se résigne au soleil ou à la pluie, à ces choses sur lesquelles on n’a aucune prise. Je ne sais pas quand ça a commencé. Je ne sais pas si c’est voué à se […]
Je me suis réveillée dans la neige.
J’habite un vieil immeuble où vit un fantôme.
Il devient de plus en plus difficile de se perdre.
Lente remontée d’un courant de jeunesse.
C’est la fin de l’été qu’annonce le vent du Nord.
Sur ces quais en ruine, le temps coule sans effort.
Apprivoiser le vide, écouter le silence.
Insomnie à deux voix.
Après-midi d’été passé à préparer l’hiver.
C’est à quelques pas du sentier, dans les hautes herbes.
Les solitudes se sont mêlées en un chant, en une voix.
De fleuve devenir lac, renoncer aux lointains rivages…
Première image de l’été, d’un balcon étroit surplombant cheminées et toits de tuiles.
Errance se souvient des derniers mois, des sons, des longues marches nocturnes.
Cela fait des heures que l’air est trop lourd.
De vieux postes à transistors sont suspendus aux arbres, comme d’improbables annonces printanières…
Poser mon micro sur le bord d’une fenêtre et s’éloigner pour siffler dans les échos de la ville afin de faire croire à un passant rêveur…
Une errance stéphanoise avec Eva.
Rester là. Ne pas pas rentrer. Laisser ses pensées voguer sur les eaux trop blanches de la rivière.
Il est des musiques que l’on ignore souvent. Des sons trop timides à jamais effacés devant des symphonies grandiloquentes.
C’est une grande maison, au parquet qui craque, aux escaliers grinçants.
S’assoir à une terrasse, sur un banc, et rester là toute une journée, à observer la vie se jouer devant soi.
Errance accompagne Sarah sur les rives du Rhône.
Mille bruits, mille petits sons qui s’organisent, se chassent, cohabitent, s’effacent, s’étouffent et nous engloutissent.
Errance est allée se perdre dans l’hiver et la glace de montagnes alpines.
On se laisse tremper par l’averse et on se prend à se laisser, un peu, glisser dans la mélancolie.
On erre dans la ville, on est submergé par les sons, par le bruit. Cette rumeur ne s’éteint-elle jamais ?
On est le 29 octobre, les anti-indépendantistes sont descendus par milliers dans les rues de Barcelone pour manifester.
Sous terre, entre les échos stridents du métro, la foule se presse…
Un vendredi soir dans les rues animées du centre-ville lyonnais, des Cordeliers jusqu’à Bellecour…
Errance, ce sont de courts portraits urbains, tissés au fil du micro et des pas du Trensistorien qui le porte. Parfois rêveurs, parfois géographes, au gré des sons de la ville, ils n’ont pour ambition que celle de vous faire voyager un peu…