L’émission linguistique qui redonne envie de se poser des questions sur les interactions sociales.
Une émission produite par Adrien Barrier.
Une émission de Adrien Barrier.
Et si je vous disais que les joueurs de foot disposaient de leur propre uniforme ? Et que celui-ci, c’est le survêt ? Et si j’ajoutais qu’ils ne sont guère éloignés des militaires ? Et que leurs choix vestimentaires étaient ceux d’une élite, comme pour les stars sur le tapis rouge du festival de Cannes ?
Laissez-vous intriguer par le numéro de cette chronique linguistique qui a pour parti pris de prendre pour objet notre quotidien — les vêtements — et un public rarement étudié linguistiquement — les footballeurs.
Eh oui, la tenue est le premier langage qu’on émet et reçoit, la première expression et la première impression ! 😸
Références citées :
Marc Beaugé, « La mini Fashion Week ratée des joueurs de l’Equipe de France », Quotidien, 22 mars 2024.
Q. C., « Pourquoi les Bleus sont en civil à leur arrivée à Clairefontaine », L’Équipe, 7 octobre 2024.
Claudine Normand, « Sémiologie, Sémiotique, Sémantique : remarques sur l’emploi de ces termes par Émile Benveniste », Linx, n° 44, 2001, p. 29-38.
Daniel Roche, Rémy Ardette, et François Ardellier, « Inventaires après décès parisiens et culture matérielle au XVIIIe siècle », Les actes notariés source de l’histoire sociale, XVIe-XIXe siècles, Actes du colloque de Strasbourg (mars 1978), Strasbourg, 1979. https://doi.org/10.4000/linx.1019.
Simon Surreaux, « La distinction d’une élite sociale par l’habit au siècle des Lumières. Les maréchaux de France et leur garde-robe », Apparence(s). https://doi.org/10.4000/apparences.1217.
Anonyme, Lamentation sur Ur, 1800 av. J.-C..
Citations :
« Ou il fait beau vous arrivez en survêt ; s’il fait pas beau vous arrivez en survêt avec la parka au-dessus », puis il ajoute : « Leur première préoccupation avant d’arriver à Clairefontaine, c’est comment je vais me déguiser » (Jean-Michel Larqué, Rothen s’enflamme, 8 octobre 2024)
« Le prochain rassemblement, c’est promis on arrivera tous avec le survêtement, les crampons aux pieds, sans oublier la parka s’il pleut. »(Jules Koundé, post sur X, 9 octobre 2024)
« Le langage a pour fonction de « dire quelque chose » ; qu’est exactement ce quelque chose en vue de quoi le langage est articulé ? Le problème de la signification est posé. » (Benveniste, « Tendances récentes en linguistique générale », Journal de psychologie)
« L’importance de leur fonction se mesurera à la nature du problème qu’elles servent à résoudre et qui n’est autre que celui de la communication intersubjective : le langage a résolu ce problème en créant un ensemble de signes « vides ». » (Benveniste, « La nature des pronoms », For Roman Jakobson)
La linguistique du discours doit se charger de la langue comme « activité manifestée dans les instances de discours qui sont caractérisées comme telles par des indices propres. » (Benveniste, « La nature des pronoms », For Roman Jakobson)
« Le port des uniformes étant interdit à Versailles, l’« uniforme de maréchal » ne fut jamais standardisé de manière officielle. C’est pourquoi, on préfère l’appellation couplée d’habit uniforme. » (Surreaux)
« Une grammaire de reconnaissance dans les relations ordinaires et extraordinaires. » (Roche, p. 233)
« Face à la conscience vestimentaire d’autres élites, la conscience de corps a induit une conscience de groupe. » (Surreaux)
Entretien avec Claire David, directrice de la collection et du département Actes Sud–Papiers chez les éditions Actes Sud.
Savourez ce numéro de L’Écume des pages puisqu’il s’agit des cinq derniers ouvrages de la rentrée littéraire 2018, mais nos critiques demeurent intransigeantes.
On dit que 9 Français sur 10 descendent de Charlemagne… et vous ?
Comment réfléchissons-nous à la façon dont nous communiquons ? Savons-nous bien décoder les signaux qui nous entourent ? Ne nous heurtons-nous pas souvent à des malentendus ? Nous avons appris à l’école à former des phrases grammaticalement correctes, mais avons-nous appris à comprendre notre langage ? Chaque semaine, je vous propose une réflexion linguistique pour tâcher de mieux comprendre nos contemporains, de mieux nous faire comprendre et, ainsi, de renforcer le lien social.