Redonner une liberté à des voix enfermées, le temps d’une lettre.
Une émission produite par Beubeu.
Une émission de Beubeu.
Cette semaine Parloir rouvre les archives de la Black Liberation Army à travers un écrit d’Assata Shakur (Joanne Byron Chesimard) publié en 1978 : Women In Prison : How We Are. Elle y décrit les conditions d’incarcérations des femmes racisées américaines, la détresse de leur situation et l’absence totale de perspectives que ces femmes connaissent depuis leur naissance.
Membre du Black Panther Party et de la Black Liberation Army, Assata Shakur est recherchée par le FBI entre 1971 et 1973 après une fusillade où elle est accusée d’avoir abattu un policier. Condamnée à perpétuité sur la base de fausses accusations, elle s’évade avec l’aide de camarades en 1979 et réapparaît à Cuba en 1984, où elle a obtenu l’asile politique. En 2005, le FBI la classe parmi sa liste de terroristes intérieurs et les Etats-Unis exigent régulièrement son extradition. De nombreux·ses militant·es à commencer par Angela Davis, travaillent à sa réhabilitation et à la preuve de son innocence depuis des années devant l’acharnement gouvernemental auquel elle fait face.
Un texte originellement publié dans le journal politique The Black Scholar (Vol. 9, No. 7, Avril 1978) réédité dans The New Abolitionists. (Neo)slave narratives and contemporary prison writings, coordonné par J. James (2005), adapté et traduit par nos soins. Voix de Maé Burlat.
Tracklist :
Cette semaine Parloir rouvre les archives de la guerre contre la drogue aux Etats-Unis, son importance dans l’incarcération de masse depuis les années 1980 et particulièrement pour les femmes, à travers un texte de la militante Susan Rosenberg !
Entretien biographique et académique de François « Fanxoa » Guillemot à l’occasion de son exposition « 24 Héroïnes Électriques » en galerie Artemisia de l’ENS de Lyon.
Pour ce dernier Parloir de l’année, plongée dans l’actualité du combat antiraciste à travers les écrits de prison de l’une de ses plus éminentes militantes : Angela Davis.
Car une incarcération ne peut se comprendre sans son contexte, sans ses voix, retour en sons sur des lettres de prisonnier.e.s d’époques variées. Redécouvrir ensemble au fil des voix et des archives les conditions d’incarcération, le monde carcéral et les idées qui en émanent. Ce que les humains font de la prison, et ce que la prison fait des humains.